Jusqu'à ce que
le jour se lève
Pierre Tonachella — 2017
Dans l'oubli et les marges de la lointaine périphérie des villes, Pierre, jeune chômeur, affronte sa solitude, cogite. Ses amis, tous employés du tertiaire, intérimaires du bâtiment ou chômeurs, partagent leurs semaines entre labeur et week-end de fête déchaînée. À leurs côtés, Théo, martèle des déchets de plastique et de ferraille en chantant. Tous arpentent ce même territoire de champs plats, là où les cris de joie arrachés au quotidien côtoient les signes annonciateurs de temps obscurs. Pour tenter de faire d’une fuite, une évasion.
Pierre Tonachella :
J’ai grandi avec le groupe du village puis déménagé à Paris pour étudier. Pour les voir, je prends désormais le RER et traverse la banlieue puis les zones pavillonnaires qui bordent les étendues de champs plats.
En nous revoyant régulièrement, nous faisons vivre des amitiés qui datent de l’enfance. Leur capacité à éprouver des emplois usants, le chômage et la monotonie des jours qui se répètent est tout aussi impressionnante que leur volonté d’exploser, la nuit du week-end. Elle est l’expression d’un élan vital dont j’ai vu peu d’équivalents. Parce que je les vois avancer depuis toutes ces années, je ne peux être insensible à leur quotidien qui se déroule implacablement. Depuis toujours mes expériences cinématographiques ont lieu là-bas.
Jusqu’à ce que le jour se lève est mon premier long-métrage documentaire.